Les dermatophyties généralisées : à propos de 29 cas - 28/04/18
Résumé |
Introduction |
Les dermatophyties généralisées (DG) sont une entité clinique particulière des dermatophyties se caractérisant par des lésions multiples et extensives pouvant altérer l’état général. L’objectif de notre étude est de préciser les particularités épidémio-cliniques et mycologiques des cas de DG.
Matériel et méthodes |
Étude rétrospective des cas de DG confirmés dans le laboratoire de parasitologie de Sfax durant une période de 17 ans (1999–2016).
Résultats |
Nous avons colligé 29 cas de DG. Le sex-ratio était de 0,8. L’âge moyen était de 43 ans (6 à 83 ans). L’immunodépression était notée dans 65,5 % des cas : 13 patients sous corticothérapie (44,8 %), 6 diabétique (20,7 %), 2 sujets infectés par le VIH (6,9 %). Deux patients avaient une ichtyose (6,9 %). La notion de contact avec les animaux (chat, bovins…) était notée dans 4 cas (13,8 %). La durée d’évolution variait de quelques mois à plusieurs années (1 mois à 10 ans). L’aspect clinique prédominant était : des plaques érythémato-squameuses d’aspect herpétiforme, étendues à plusieurs régions du corps. Les zones les plus touchées étaient le tronc, les mains, les jambes, les pieds et les grands plis. L’atteinte du cuir chevelu était notée dans 9 cas (31 %). L’atteinte unguéale était présente dans 20 cas : ongles des orteils (44,8 %) et ongles des mains (24,1 %). Les deux malades ichtyosiques avaient des zones diffuses de peau érythémateuse non squameuse, ayant erroné le diagnostic pendant des mois. L’examen mycologique direct trouvait dans tous les cas des filaments mycéliens. L’association avec des levures était notée dans deux cas (6,9 %). Les espèces isolées étaient : Trichophyton rubrum (48,2 %), T. violaceum (20,7 %), T. mentagrophytes (10,3 %) et Microsporum canis (6,9 %). La culture était n’a pas poussé dans 4 cas (13,8 %).
Discussion |
La DG touche souvent l’adulte, particulièrement immunodéprimé (ID). Il existerait une corrélation entre le degré d’immunodépression et le tableau clinique. En effet, les formes les plus étendues existent chez les patients ID. Nos 2 patients ichtyosiques avaient une forme clinique profuse déroutante qui a faussé le diagnostic. Plusieurs études concernant la dermatophytie chronique signalent l’ichtyose comme facteur de risque. Une étude a montré l’association des deux affections dans 25 % des cas. Les pathologies de différenciation épidermique favorisent le développement des dermatophytes. Le tableau clinique était souvent aggravé par la prescription de dermocorticoïdes. L’association à l’atteinte des ongles et du cuir chevelu est fréquente. Le T. rubrum était l’espèce la plus incriminée.
Conclusion |
La DG est une entité à ne pas oublier surtout sur un terrain ID, et devant toute atteinte cutanée étendue.
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Vol 145 - N° 4S
P. A76 - mai 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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